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La pédagogie Freinet. 

 

La pédagogie Freinet a fait ses preuves à l'école depuis ses débuts, il y a quatre-vingts ans. Elle est centrée sur l'enfant et l'élève.

« L’objectif de la pédagogie Freinet est de permettre à chaque jeune de développer son propre potentiel. Il s’agit d’amener les jeunes à cultiver leur individualité et de leur inculquer le respect de la communauté grâce à l’esprit de collaboration qui doit régner dans la classe. Nous envisageons donc la pédagogie sous l’angle de la participation et de la coopération. Ce système d’enseignement s’appuie sur un investissement profond de l’adolescent et repose sur le principe selon lequel l’objectif cognitif ne pourra être atteint que lorsque le jeune aura investi son énergie personnelle dans un apprentissage.

 

L’animateur qui responsabilise un jeune à travers une tâche, lui donne la possibilité d’expérimenter le sentiment de fierté et de satisfaction de soi.

Freinet a développé ses méthodes dans le cadre de l’école primaire pour de jeunes enfants. Mais les valeurs qu’il prône, à savoir l’épanouissement de l’individualité, la responsabilisation, la solidarité et la communication paraissent être indépendantes de l’âge des apprenants. Petits et grands ont, de manière égale, besoin de s’exprimer et de communiquer, de coopérer, d’apprendre et de s’organiser. Les principes sur lesquels repose l’enseignement de Freinet sont donc aussi valables pour les écoles secondaires que pour l’école primaire.

 

Notre système scolaire n’offre malheureusement pas autant de flexibilité que l’organisation de l’enseignement Freinet le suppose. Un décloisonnement des branches enseignées et une collaboration entre les enseignants des différentes matières sont donc essentiels pour son application.

 

Placer les élèves dans un état de besoin, de recherche de sens est la préoccupation de tous les instants. Pour cela, on les stimule et leur propose un projet collectif ou personnel. Ils sont beaucoup plus réceptifs à la matière enseignée s’ils sont demandeurs de théorie pour mettre en pratique leur projet. Donner du sens aux activités, aux apprentissages est essentiel et exige une grande créativité et disponibilité de la part de l’enseignant. »

 

Qui était Célestin Freinet?

 

Pédagogue français, né le 15 octobre 1896 à Gars dans les Alpes-Maritimes et mort le 8 octobre 1966 à Vence.

 

Il est instituteur à Bar-sur-Loup dans les années 20 et constate que l’enseignement traditionnel met l’enfant dans un rôle de consommateur alors qu’il devrait être au centre des apprentissages.

 

L’expérience de la guerre 14-18 le conduit à s’interroger sur la nécessité d’une « autre éducation », non plus basée sur l’obéissance et la répétition mais bien sur l’entraide, la coopération et l’esprit critique.

 

De plus, blessé à la poitrine lors de cette guerre, il ne peut parler longtemps et faire la classe de façon traditionnelle.

Il cherche une autre façon d’enseigner.

Sa pédagogie est actuellement reconnue et utilisée de par le monde.

Elle est en évolution car c’est ce que voulait son initiateur Célestin Freinet.

  • Expression-Communication-Création

Voilà les besoins fondamentaux de l'individu. Ils lui permettent de se construire en tant que personne. Ils sont la base de tout apprentissage, scolaire ou civique. Le mouvement Freinet a conçu des outils permettant leur mise en pratique : journal, correspondance sur des supports variés (papier, son, vidéo, informatique, internet), bibliothèques de classe.

 

  • Autonomie

Elle se retrouve au travers des activités personnelles d'apprentissage, de recherche, de création, d'expérimentation ainsi que dans la gestion d'un contrat de travail personnel et coopératif.

 

  • Responsabilisation

Possible par la mise en place de fonctions d’entraide, d'équipes et de groupes de travail, de la prise en charge du fonctionnement de la classe pour les apprentissages.

 

  • Coopération et vie coopérative

Elle se vit à chaque instant dans le partage des tâches et la solidarité. L'élève apprend par lui-même, aidé par les autres. La vie coopérative est opposée à la compétition individuelle. Elle permet à l'élève d'être autonome, responsable, d'apprendre les règles de vie en société. Les membres du groupe sont amenés à gérer leurs projets, organiser leur travail, réguler les conflits lors du conseil de coopérative. Ces options se conjuguent à tous les degrés de l'enseignement et même au niveau adulte.

 

  • Socialisation

La classe est un lieu de vie avec ses règles élaborées par le groupe (dont le maitre) qui reconnaissent à chacun droits et devoirs et protègent les individus.

 

  • Apprentissages personnalisés

La pédagogie Freinet prend en compte les rythmes individuels d'apprentissage. À cette fin, l'élève utilise des outils spécifiques : fichiers autocorrectifs, livrets, logiciels. Il peut également accéder à ses apprentissages au travers de projets personnels ou collectifs.

 

  • Ouverture sur la vie

L'élève qui vient à l'école apporte avec lui son vécu, ses expériences, son savoir... mais aussi ses questions, ses curiosités. Il cherche, avec les autres, les réponses dans de nombreux documents mis à sa disposition dans ou hors de la classe. Il échange ses travaux avec d'autres écoles, dans des journaux scolaires édités par les classes, en correspondant avec d'autres par courrier ou par les technologies nouvelles de communication (fax, internet).

 

  • Tâtonnement expérimental et méthode naturelle

Le savoir ne peut être transmis unilatéralement par le maitre qui sait à l'élève qui ignore.

L'élève, en partant de ses connaissances, acquiert d'autres savoirs en même temps qu'il met en place une méthode de recherche, des démarches d'acquisition, un esprit critique, d'analyse et de synthèse

Les invariants pédagogiques

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Il est important de pouvoir lire la version complète des invariants et leur explication. Vous la trouverez ici (site du mouvement Freinet français)

 

  • Les invariants pédagogiques tel que définis par Célestin Freinet dans « Bibliothèque de l’école moderne n°25 » en 1964:

  • Invariant n°1 L’enfant est de la même nature que nous.

  • Invariant n° 2 Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres.

  • Invariant n° 3 Le comportement scolaire d’un enfant est fonction de son état physiologique, organique et constitutionnel.

  • Invariant n° 4 Nul – l’enfant pas plus que l’adulte – n’aime être commandé d’autorité.

  • Invariant n° 5 Nul n’aime s’aligner, parce que s’aligner, c’est obéir passivement à un ordre extérieur.

  • Invariant n° 6 Nul n’aime se voir contraint à faire un certain travail, même si ce travail ne lui déplaît pas particulièrement. C’est la contrainte qui est paralysante.

  • Invariant n° 7 Chacun aime choisir son travail, même si ce choix n’est pas avantageux.

  • Invariant n° 8 Nul n’aime tourner à vide, agir en robot, c’est-à-dire faire des actes, se plier à des pensées qui sont inscrites dans des mécaniques auxquelles il ne participe pas.

  • Invariant n° 9 Il nous faut motiver le travail.

  • Invariant n° 10 Plus de scolastique.

  • Invariant10 bis Tout individu veut réussir. L’échec est inhibiteur, destructeur de l’allant et de l’enthousiasme.

  • Invariant10 ter Ce n’est pas le jeu qui est naturel à l’enfant, mais le travail.

  • Invariant n° 11 La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’Ecole, mais le Tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle.

  • Invariant n° 12 La mémoire, dont l’Ecole fait tant de cas, n’est valable et précieuse que lorsqu’elle est vraiment au service de la vie.

  • Invariant n° 13 Les acquisitions ne se font pas comme l’on croit parfois, par l’étude des règles et des lois, mais par l’expérience. Etudier d’abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c’est placer la charrue devant les boeufs.

  • Invariant n° 14 L’intelligence n’est pas, comme l’enseigne la scolastique, une faculté spécifique fonctionnant comme en circuit fermé, indépendamment des autres éléments vitaux de l’individu.

  • Invariant n° 15 L’Ecole ne cultive qu’une forme abstraite d’intelligence, qui agit, hors de la réalité vivante, par le truchement de mots et d’idées fixées par la mémoire.

  • Invariant n° 16 L’enfant n’aime pas écouter une leçon ex cathedra.

  • Invariant n° 17 L’enfant ne se fatigue pas à faire un travail qui est dans la ligne de sa vie, qui lui est pour ainsi dire fonctionnel.

  • Invariant n° 18 Personne, ni enfant ni adulte, n’aime le contrôle et la sanction qui sont toujours considérés comme une atteinte à sa dignité, surtout lorsqu’ils s’exercent en public.

  • Invariant n° 19 Les notes et les classements sont toujours une erreur.

  • Invariant n° 20 Parlez le moins possible.

  • Invariant n° 21 L’enfant n’aime pas le travail de troupeau auquel l’individu doit se plier comme un robot. Il aime le travail individuel ou le travail d’équipe au sein d’une communauté coopérative.

  • Invariant n° 22 L’ordre et la discipline sont nécessaires en classe.

  • Invariant n° 23 Les punitions sont toujours une erreur. Elles sont humiliantes pour tous et n’aboutissent jamais au but recherché. Elles sont tout au plus un pis-aller.

  • Invariant n° 24 La vie nouvelle de l’Ecole suppose la coopération scolaire, c’est-à-dire la gestion par les usagers, l’éducateur compris, de la vie et du travail scolaire.

  • Invariant n° 25 La surcharge des classes est toujours une erreur pédagogique.

  • Invariant n° 26 La conception actuelle des grands ensembles scolaires aboutit à l’anonymat des maîtres et des élèves; elle est, de ce fait, toujours une erreur et une entrave.

  • Invariant n° 27 On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’Ecole. Un régime autoritaire à l’Ecole ne saurait être formateur de citoyens démocrates.

  • Invariant n° 28 On ne peut éduquer que dans la dignité. Respecter les enfants, ceux-ci devant respecter leurs maîtres est une des premières conditions de la rénovation de l’Ecole.

  • Invariant n° 29 L’opposition de la réaction pédagogique, élément de la réaction sociale et politique est aussi un invariant avec lequel nous aurons, hélas! à compter sans que nous puissions nous-mêmes l’éviter ou le corriger.

  • Invariant n° 30 Il y a un invariant aussi qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre action: c’est l’optimiste espoir en la vie.

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